C'était un énième jour comme les autres. Sonja se contentait de quitter la maison pour faire un tour en forêt et ramasser des champignons. Elle avait deux sacs en toile, un noir et un blanc. Comme vous pouvez vous en douter, il y a une raison à cela. Le sac blanc lui servait à y entreposer les champignons empoisonnés, ceux qui ne sont donc pas comestibles. Le noir quant à lui servait pour les champignons que les humains peuvent manger sans risquer de mourir ou de tomber malade. Et si jamais elle trouvait des plantes où des herbes, elle les mettaient dans le sac noir également. Pourquoi choisir le noir pour ce qui est bon, car en général les humains sont idiots. Si on doit la voler, ils auront tendance à prendre le blanc, c'est une couleur tellement plus rassurante et pour certain qui pourraient s'associer à dieu et aux anges. Le noir étant une couleur sombre et ténébreuse, il est rare que les gens s'en préoccupe.
Ainsi, elle marchait dans la forêt, elle connaissait cet endroit parfaitement, elle y venait depuis quelques années maintenant, assez pour ne pas se perdre. Mais il y a une chose qu'elle ne pouvait pas prévoir, ce sont les bucherons et les autres personnes pouvant s'y balader. Alors qu'elle avait déjà récolté pas mal de champignons pour les deux sacs, des voix lointaines se faisaient entendre. Par prudence, la jeune femme se stoppa, ceci pourrait être des chasseurs et elle n'avait pas envie de se prendre une balle parce qu'on l'aurait confondu avec un cerf. Et puis... entre nous, les blancs ne seraient pas contre éliminer une noire. En regardant attentivement, elle remarqua que ce n'était que des bucherons, elle ne risquait donc pas de se prendre une balle perdue. La demoiselle poursuivit donc son chemin, sans se douter que les hommes allaient la voir et la suivre.
Bien qu'elle entendait leurs pas derrière elle, elle ne se retourna pas, avançant avec prudence. Puis, une première voix, grasse et odieuse vient l'interpeller. Devait-elle se retourner ? Devait-elle répondre ? Sincèrement, elle n'avait pas envie de perdre son temps, alors elle continua. Mais, elle fut rattrapée. Les hommes la dépassèrent, lui bloquant le chemin. Un long soupire lui échappa, son regard noir se posa sur eux, mais elle ne dit rien, à quoi bon utiliser sa salive pour eux. "Ou qu'tu vas la négresse ?" demanda le premier, qui visiblement ne connaissait pas la moindre forme de politesse. Le second se contenta de répéter plus ou moins la même chose, comme un véritable débile profond. "Veuillez me laisser passer, j'ai des choses à faire, messieurs !" Sonja y avait mis une certaine forme de respect. C'était à la fois pour se moquer d'eux, mais aussi pour éviter les ennuis. Elle n'a vraiment pas envie de se battre. "Non ! Tu restes avec nous ! Tu sais que les gens dans ton genre devait pas être libre !" Ceci lui fit presque grincer des dents. Il pensait pouvoir parler d'elle et de son peuple de la sorte. Tout ça parce qu'elle est libre. C'était tellement dégueulasse. Ses sourcils se froncèrent, montrant clairement qu'elle désapprouvait les paroles de ce crétin des bois. "Les gens de votre genre seront un jour les esclaves de gens comme moi. Et je peux vous jurer qu'on vous fera payer ce que vous nous avez fait d'une manière bien pire que vous pouvez l'imaginer !" énonça la jeune femme sur un ton rageur. C'était le signal de départ pour lancer les hostilités. Les gaillards commencèrent à s'énerver et elle allait avoir des ennuis.
Même pas deux minutes après, un nouvel intervenant fit son apparition, armé d'une arme et visiblement contre les bucherons. Un blanc qui veut défendre l'ancienne esclave ? Voilà un tableau tout à fait peu commun. Mais elle ne critique pas, elle sait qu'il y a encore de rare personne, comme Edward qui veulent croire en l'égalité de chacun. Son regard se posa brièvement sur lui, il avait l'air fort, le genre d'homme qu'il ne vaut mieux pas énerver et c'était ce que les hommes des bois étaient en train de faire. Après leur échange, l'un des bucherons tente de frapper son "sauveur" de sa hache. Le chasseur parvient à parer les coups et la bataille commence. Sonja ne reste pas à ne rien faire. Elle se baisse pour relever un pan de sa robe et retirer un poignard qui était caché dans sa botte. Rapidement, elle se jette sur le bucheron qui observait son pote se battre. Elle plaça sa lame sous sa jugulaire et s'écrit haut et fort : "Si tu veux pas que je crève ton ami, je te conseille d'arrêter !" Sa voix était assez forte pour être entendu, mais avant d'avoir une réaction de l'autre, celui qu'elle tenait parvint à la faire chavirer. Sa lame eu juste le temps d'entailler un peu la chair de ce dernier sans pour autant trancher sa gorge. Ce n'est pas pour autant qu'elle avait perdu. Ce que le bucheron ignorait, c'est que la lame de Sonja avait été trempé dans un mélange d'herbe puissant provoquant des troubles hallucinatoires. Ceci va mettre plusieurs minutes à faire effet, surtout que la blessure n'est pas très profonde. Mais si elle pourrait parvenir à lui faire une blessure plus conséquente, l'effet désirait pour avoir lieux en moins d'une minute.