Résumé de l'event - Entre deux légendes soufflées au coin du feu, l'Hoyaneh à murmuré une vérité farfelue. La bête serait une créature issue des vieilles légendes indiennes : un wendigo. À travers les morts et les sombres présages, les croyants et les indigènes se sont mis d'accord sur la seule vérité qui convienne... la bête, qui qu'elle soit, doit mourir. Pour cela le conseil a fait appel à de nouveau volontaires. Tandis que l'on parle de ces courageux qui ont affronté la verve des sauvages, on arpente déjà les rangs avec un nouvel espoir envers ceux qui auront la foi et le courage de se glisser dans la sombre nuit où la lune sera pleine pour arracher à la sinistre créature, son ultime souffle de vie. Mais les légendes inquiètes, on a rapporté que la chose ne saurait être tuée de la main de l'Homme ni même par ses armes. Malgré la hargne éprouvée envers l'occulte, certains susurrent que seule la magie la plus noire pourrait défaire le règne d'une créature si sombre et sournoise tendit que le conseil réclame l'aide des inquisiteurs et des meilleurs chasseurs de la région. Ce soir, la bête mourra, quoi qu'il en coûte.
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Il est temps.
Temps de faire ses adieux, d'embrasser sa femme, ses enfants, de serrer une dernière fois ses amis dans ses bras. Sous la lueur des torches, on quitte la colonie. C'est un silence de mort qui règne à travers la foule qui fixe les courageux volontaires qui défilent le long de la grande place jusqu'aux barricades du village. Ils ont à peine franchi ses portes que l'aura sinistre qui les accompagne est aussi inquiétante que celle du bourreau dans ses meilleurs jours. On baisse les yeux, personne n'y croit vraiment... La bête. L'homme. Qui qu'il soit, peu importe ce qu'il est... Tout ce que l'on voit, ce sont les nôtres qui marchent vers une mort certaines. Sous la neige, ce sont les larmes qui coulent. Il n'y a plus de différence, plus de couleur de peaux, plus de religion, plus d'ethnies qui tiennent. Ce sont justes eux, les braves qui vont combattre l'immondice.
Accompagné du son de la cloche de l'église, chaque pas leur donne l'impression d'être des condamnés. Ce n'est pourtant pas à la potence qu'on les envoient, mais c'est sans doute pire. Les pas se suivent, laisse une empreinte persistante dans la neige alors que le froid étreint les courageux. Bien vite, ils sont rejoints par les Mohawks qui sortent de l'orée de la forêt. Ils ne sont pas bien nombreux les Indiens mais leur courage fait écho à celui des colons. Arcs, flèches, armes à feu, lames effilées... On y voit de tout à travers le groupe. Oui, on voit de tout mais l'on n'entend rien. Personne ne parle, les yeux restent rivés vers l'horizon. Vers la noirceur de la forêt qui les avale un par un jusqu'à ce que le grincement des portes de la barricade ne sonne la fin tragique qui les attend.
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La plupart n'avaient jamais été si loin dans la forêt. Ce lieu sinistre où découlait une noirceur qui vous fait remonter un frisson barbare le long du dos. La bête était quelque part dans les parages et alors qu'on pose les packages, on entend la voix qui résonne, brise les rangs. C'est le prêtre qui les accompagne, chaudement envelopper de ta toge hivernale, qui prie. Il est là, au milieu de la foule, l'air grave. La Bible à la main, il tient de l'autre un encensoir où une épaisse fumée s'échappe. Il prie, bénit au mieux pour protéger ceux qui se prépare à affronter l'innommable animal qui créer la terreur depuis le début de l'hiver.
« Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, sur la terre comme au ciel.... »Certains colons sont sans doute rassurés par sa présence, et sans doute cela est-il le cas pour vous aussi. Les Indiens quant à eux se tiennent quelque peu à l'écart et c'est sous le regard de l'impitoyable guerrier désigné par l'hoyaneh, qu'ils attendent. Wakiza, n'est-ce pas ? Ce sera lui leur courage, pas besoin de prière et certainement pas l'aide d'un Dieu impie qui trouve le repos dans le sang des plus faibles. Tout le monde se regarde en chien de faïence, on œuvre ensemble mais la méfiance demeure, les rancœurs persistent. Un regard vaut mieux que mille mots et chacun ici le comprend bien.
« Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du... »On se fige. Le bruit qui vient au plus près est celui du galop. Le brame qui résonne à travers la sombres forêts alors que bientôt, c'est la massive corpulence qu'un cerf qui sort des fourrés. La panique s'empare des rangs, tout comme la méfiance. L'animal fonce, zigzag entre les colons, manque d'empaler un Indien. Il est fou, complètement fou... Ou sujet à la peur. Oui c'est ça, c'est l'angoisse. L'animal, pourtant si beau et si fier, est terrorisé. Pire que ça, sur son chemin la neige se teinte de rouge. Cela serpente, glisse et l'odeur ferreux du sang remonte le long de votre nez. Alors que le cerf brame encore, il titube avant de soudainement s'écrouler de tout son poids. Et vous la voyez, la plaie. Il a littéralement été éventré et ses viscères fumants s’échappent de la meurtrissure sur son flanc. La respiration difficile, sous vos yeux horrifiés, le pauvre animal pousse un ultime râle de douleur avant que son corps ne se fige et se s'écroule lourdement sur le sol. Colons ou Indiens, esclaves et hommes libres... Quelque chose dans cette vision macabre vous pétrifie. On y voit là le signe inquiétant, une atteinte aux esprits de la nature. On y voit la puissance d'une créature capable de vous déchiqueter en un rien. Tremblant, presque larmoyant, le prêtre observe la bête terrassée et s’accroupit, posant sa main sur son museau. Les yeux ouvert, l'animal reste inerte. Il a trouvé le repos à présent... L'homme de foi lève les yeux vers la foule, il lance un regard inquiet sur ses comparses. Malgré lui, son regard s'attarde sur les Indiens présents qui vivent sans doute cet instant plus mal que lui.
« La bête... Elle est ici. »Affirme-t-il avant de se relever. Les armes se braquent, on tend les lames, on remplit les fusils de poudre sous la hâte. Ce n'était qu'un moyen de les effrayer, de leur faire savoir le terrible sort qui les attend. L'animal infernal, créature macabre, cœur sombre et esprit torturé, la bête n'avait de cesse de tourmenté. On regard les alentours, les torches enfoncées dans la neige qui éclairent le camp d'une lumière faiblarde. Qu'avait dit l'hoyaneh déjà ? Que le feu était sa faiblesse ? Alors pourquoi n'y avait-il pas plus de feu ? Dans la panique soudaine, le prête se faufile parmi les hommes, il cherche du regard un visage familier qu'il n'arrive pas à voir à travers la foule.
« L'inquisiteur ! Où est l'inquisiteur ?! »Gémit-il alors que personne ne se soucis de ses plaintes, trop occupé à préparer les armes. Et pourtant lui, pauvre homme d'église, semble être le seul à avoir compris ce qui se trame.
« Où est l'inq... »Il ne finit pas sa phrase. Son corps est soudainement happé par une masse sombre, plus imposante encore que ne l'est le cerf mort au milieu du camp et dont les tripes se répandent sur le sol enneigé. C'est son cri qui résonne, électrise la foule. Personne n'a rien vu, personne n'a eu le temps de réagir. C'était rapide, beaucoup trop. Trop pour un humain, trop pour un animal. Et cette puissance dévastatrice. Une torche s'éteint, puis une seconde. La silhouette passe et repasse, laissant sur son passage cette odeur de putréfaction. Elle est là, votre Némésis. Cachée dans les ombres, éteignant une à une les torches qui vous éclairent, qui pourrait la trahir ou pire, la blesser. Et à vos pieds, la carcasse du prêtre a rejoint celle du majestueux cerf. Il gît dans son sang, le corps tordus dans une position absurde, presque irréel alors que son visage a littéralement été arraché. Voilà donc le message... Rien ne vous sauvera. Ni la lumière, ni vos armes et pas même vos dieux.