Le sermon, elle n'en avait pas écouter le moindre mot. Le visage blafard de l'inquisiteur n'inspirait aucun respect, seulement du mépris... la foule elle, s'excitait déjà de la sentence qu'il avait prononcé alors que la pauvre femme attaché à son bûcher gémissait d'angoisse, sanglotait une énième supplique pour que l'on épargne sa vie. Et pourtant... Alors les tortures pour lui arracher un aveu, cette mort aurait dû lui sembler salutaire. Mais il n'en est rien. Elle s'accroche à la vie, elle encore si jeune, si belle malgré les lésions sur son visage qui trahissent les coups reçu, les hématomes sur ses épaules nus, les vêtements souillés et déchiré. Que lui avaient-ils fait, à cette pauvre enfant, pour qu'elle finisse par avouer un crime qui n'était pas le sien.
Sorcière ! Sorcière !
Hurle la foule. C'est du délire, aucune d'entre eux ne cherche à savoir, ne cherche à comprendre. On a désigné la gueuse de Belzébuth du doigt, on lui crache son méprit au visage alors que déjà, la torche enflamme le bois. Le bourreau lui, ne fait que son devoir. Le feu prend vite, prend fort alors qu'une épaisse fumée sombre s'en dégage et à travers le crépitement des flammes, c'est les cris de l'innocente qui résonne. Bien vite, la chair brûlée vient à piquer le nez de la Belkhan qui, cachée dans la foule, observe la scène avec écœurement. On les dit mauvais, eux les maudits de sa lignée... Pourtant lorsqu'elle voit ce genre de spectacle, elle ne comprend pas. Le mal, il est là, dans ceux qui bafoue la vie des hommes, des femmes, des enfants. Tout cela au nom d'une croyance absurde. Mais Dieu n'est-il pas paix et amour ? Alors pourquoi tant de cruauté ? C'est le Diable qui guide la main de ces hommes là, pas Dieu. Le Diable, il est là n'est-ce pas ? A travers l'odeur de la fumée et celle de la chair calcinée, elle sent sa présence. Presque son odeur nauséabonde. Aleera aurait dû le prévoir, qu'à travers cette foule les Drake seraient de la fête.
Alors que les cris de l'accusé on cessé lorsque la mort l'a emporté, la foule déjà, à commencer à se dissoudre. Le spectacle est terminé, ils sont repus de mort et de terreur et n'inspire maintenant, qu'à retourner à leur petite vie médiocre. Ils sont laids, ils sont tordus... Mais ce n'est pas ce qui inquiète la gitane dont le regard passe et repasse sur les gens, qu'elle se frais un chemin entre les citoyens, en poussant certains pour se faire une place. Elle l'a vu, n'est-ce pas ? Cette chevelure d'ébène, ce regard d'insondable noirceur... C'est un Drake et la seule chose qu'elle espère, c'est le voir mourir agonisant de sa main. C'est la fureur qui guide les pas de la jeune femme qui tente de suivre sa proie à travers les sombres ruelles de la colonie. Elle attend le moment propice, celui où plus personne ne sera là pour les voir, l'instant où elle refermerait ses mains sur sa gorge et qu'elle n'envoie son âme à la place qui lui revient : en Enfer.