La liberté... voilà un doux mot qui sonne aux oreilles de Sonja. Un mot si magnifique, mais qui lui est pourtant inconnu. C'est impossible pour l'enfant qu'elle était de pouvoir voler de ses propres ailes, de pouvoir rire et sourire à volonté pour exprimer son bonheur d'être libre, car elle ne l'est pas. La pauvre petite est une esclave, une moins que rien qu'on force à travailler du haut de ses cinq petites années. On l'oblige à travailler la terre, à arracher les mauvaises herbes, à planter, à déraciner, à porter des charges lourdes... Tout n'est que travail, encore et toujours. Les gens qui la possèdent elle et les autres, ne traitent pas les esclaves avec beaucoup d'égard. Tous sont moins bien traité que des animaux, même les chiens de cette famille on le droit à un traitement digne de roi. C'est injuste, une pure injuste qui en a révolté plus d'un. Mais quiconque se rebelle a le droit au fouet, sévèrement puni par cette affreuse lanière de cuir qui vient blesser la chair d'un dos déjà bien meurtrie. Sonja se souvient, ils étaient regroupés dans de petites baraques, dormant à même le sol ou sur des établis de bois superposés pour entasser plus de monde. Une toute petite cheminé alimentait les cabanes en chaleur les nuits les plus froides. Quant à la nourriture, leurs gamelles étaient presque vide, juste de quoi survivre. Son grand-frère lui donnait toujours la moitié de sa ration. Depuis la mort de leurs parents, il était seul à veiller sur elle. Mais ceci l'a tué. A moins manger que les autres, le temps, le travail et le froid ont eu raison de lui, emporté par une maladie quelconque, laissant la petite Sonja seule pour de bon.
L'esclave à grandit, travaillant non sans peine. Mais c'est qu'à l'adolescence, elle est rapidement devenue le mouton noir. La vilaine esclave qui faisait son possible pour révolter les autres ! Leur demandant de cesser de travailler, qu'ils étaient plus nombreux et qu'en unissant leurs forces, ils pourraient -certes non sans perdre plusieurs vies- gagner face aux blancs. Sauf que la peur... oui la peur était là. Elle pouvait la lire dans leurs regards fatigués. Aucun n'avait envie de souffrir plus ou de mourir. Seule, elle a toujours été seule. Sonja a voulu prouver aux autres, plusieurs fois, que la rébellion était possible. Mais elle n'a récolté que le fouet, des privations de nouriture et d'être enfermé dans un petit espace pendant plusieurs jours sans boire, ni manger, ni même voir la lueur du soleil. Vu son caractère, ses maîtres ont décidé de ne plus la laisser avec les autres, de faire d'elle une esclave servant de domestique. Au moins, ils pouvaient la contrôler au sein de la maison, la privant de voir les autres. C'était aussi un moyen, pour faire croire aux autres qu'elle avait d'une manière ou d'une autre trouvé le moyen d'avoir des avantages. Ce qui n'était pas naturellement pas le cas. Quoi qu'il en soit, les rares fois où elle voyait les autres esclaves, elle récoltait des regards remplis de haine et de fureur.
La vie au sein de la maison n'était pas plus facile, elle devait servir les blancs, répondre à la moindre de leur demande. Pour elle, c'était tout simplement horrible, elle n'avait pas envie de leur servir de chien obéissant. Très souvent, elle faisait le contraire de ce qui était demandé ou crachait dans leur nourriture sans qu'il le sache. Des punitions, elle en a encore subi, son dos constellé de cicatrice ne vous dira pas le contraire. Vers ses vingts ans, l'un des fidèles "contremaître" des propriétaires, chargé de surveiller les esclaves, a eu la "bonne idée" de violer Sonja. Comme si cette dernière ne pouvait pas tomber plus bas que terre et être encore plus humilié. Ce n'est pas pour autant qu'elle est devenue docile, de plus en plus sauvage, elle devenait de plus en plus violente, montrant sa haine de toutes les manières possibles.
Quelques années ont passé. Une journée de l'année de ses vingt-quatre ans, alors qu'elle était en ville pour aider madame, elle s'est encore montrée outrageante, refusant de porter les courses. Encore une fois, elle fut ruée de coup devant les passants, poussé dans la boue et insulté de nombreux noms d'oiseaux. Ce jour-là, un homme passait à ce moment-là, un blanc comme tous les autres. Mais plutôt que de regarder la scène avec un regard amusé, il est venu aider Sonja, récoltant au passage un tas de messe-basse pas très sympathique. Mais il s'en fichait. Pour lui, c'était inacceptable qu'on puisse faire du mal à quelqu'un. Sa voix assurée s'était alors adressé à Madame, lui demanda son prix pour acheter l'esclave. Mais Sonja n'était pas à vendre et d'après sa propriétaire, même si elle était à vendre, elle était bien trop chere pour un homme comme lui. L'inconnu ne s'est pas démonté, il a juré à la femme qu'il lui rachèterait Sonja, le double de son prix. L'offre était alléchante, mais ça se termina là.
Plus d'un an et demi plus tard, l'homme est venu directement chez les "esclavagiste" de Sonja. Ce dernier avait changé, il avait perdu son allure fringante de l'époque et sa démarche était boiteuse, il avait l'air de souffrir. Pourtant, il était là, une énorme bourse en main. Celle-ci fut déposé sur la table en échange des papiers de la demoiselle et il l'emmena en silence, loin de cette famille riche et violente. Une nouvelle vie allait à présent commencer, mais elle n'était pas encore sûre que cet homme soit fiable. Son sauveur se révéla être un homme bon, devenu récemment veuf et à moitié infirme. Lors d'un voyage, sa charrette c'est renversé, les chevaux affolés l'ont piétiné sa femme, son fils et lui. Hélas, sa tendre moitié et son enfant n'ont pas survécus. Lui s'en est sorti avec une jambe en miette, des os mal ressoudé l'empêchant presque de plier la jambe et un poumon esquinté le faisant souffrir lorsque qu'il respire. D'après les docteurs, il a eu de la chance de s'en sortir. Est-ce que la vie de Sonja est plus moche que la sienne ? Elle n'a jamais réussi à répondre à cette question.
Son nouveau maître, elle le sert avec respect, car il a toujours été bon et respectueux avec elle. Il lui a même promis de l'affranchir, c'est d'ailleurs pour ça qu'il l'a acheté la jeune femme. Mais pour ne pas faire de scandale, il préfère attendre un peu avant de le faire. Disons qu'il a déjà bien assez de problèmes comme ça. Bien qu'elle ne soit pas encore libre, elle vit comme si s'était le cas. Elle a eu la chance de rencontrer les indiens et de consolider ses connaissances sur les plantes avec eux. Ayant toujours été doué pour créer différentes concoctions, elle en fait souvent pour soulager les douleurs de son maître.
Deux ans après son achat, la voilà affranchie, mais ceci ne veut pas dire liberté aux yeux de tous. Quoi qu'il en soit, elle a décidé de rester. Elle veut aider son ancien maître qui est devenu son ami le plus proche. En plus de ça, elle veut préparer sa vengeance contre tous ces esclavagistes et en premier lieu ceux qui étaient autrefois ses maîtres. D'ailleurs, la demoiselle a déjà commit son premier meurtre. Autant vous dire qu'elle a fait ça à la perfection avec la ruse et toutes les connaissances qu'elle a acquises. Une nuit, elle est simplement retournée sur le domaine où elle vivait avant pour retrouver le contremaître. Au préalable, elle avait préparé une poudre, un mélange de champignon hallucinogène et d'autres plantes pas vraiment saine pour l'esprit. Elle lui souffla son mélange à la figure et prit la fuite le temps que ça fasse effet. L'homme ne se doutait de rien, il l'a suivi pendant cinq minutes, jusqu'à ce que les effets commencent. La demoiselle avait eu le temps d'enfiler une longue cape faite de différentes peaux d'animaux et en guise de masque, elle avait un crâne de bélier. Ce qu'elle représentait habillé ainsi devait être bien plus monstrueux dans la tête de son poursuivant à présent devenu sa proie. Elle le chassa, le poursuivi, alors que les cris de terreur de son violeur emplissait la forêt brumeuse. L'homme finit par chuter dans un ravin de plusieurs mètres, se brisant la nuque sur le coup. Sonja avait réussi ! Sa vengeance va doucement se mettre en place et un à un elle les exterminera tous, leur faisant payer au centuple les années de douleur et d'esclavage qu'elle et les siens ont subi.
Qualités : Attentive / Loyal / Rusée / Protectrice / Courageuse
Défauts : Sauvage / Impitoyable / Rancunière / Rebelle / Froide