Witchcraft

DIES IRAE
DIES ILLA

À chaque somptueux mensonge sa douloureuse vérité. C'est lorsque l'on naît bercé d'or et de soie que l'on meurt dans le vide et le froid. On lui a conté son histoire -histoire qu'il a vécue toute autre. Mais trompé par ce que l'on lui suggérait -l'éclat étincelant du diamant de sa propre vie, il s'est dévoué à une cause aveuglement sournoise. Le ciel ne fait de cadeaux qu'à ceux suffisamment dupes pour y croire, mais dire "Amen" à tout n'amène à rien. Entre celui qui se clame seigneur et celui qui acclame le Seigneur, les hommes sont laids et leurs cœurs le sont tout autant. Et pourtant, c'est dans les bas-fonds souillés que naît la pureté divine.

Salvador est né dans un couvent espagnol. C'est ce qui lui a valu son prénom, aussi sincèrement béni que vraisemblablement ironique. Une naissance dans un couvent est quelque chose que l'on tait, maquille et camoufle. En particulier lorsque ladite naissance se passe au sein même des rangs religieux. Mais où abandonne-t-on les enfants non-voulus lorsque l'on ne peut le faire devant les portes d'un monastère ? Si l'on a pas le cœur à les noyer ou les perdre à l'orée d'une forêt, on les exile en espérant qu'ils périssent en bas âge, ou sinon, qu'ils soient suffisamment persévérants pour se débrouiller et se faire une vie -ce que l'on a tant de fois essayé de leur retirer.
Élevé par un prétendu oncle britannique, Salvador prit son nom -à savoir Sinclair. Si l'anglais lui a été enseigné méticuleusement, c'est le Latin qui a prédominé l'éducation à la fois privilégiée et sectaire que l'on lui a offerte. Il a appris à lire dans les textes sacrés -textes qu'il a par la suite répété jusqu'à les apprendre au mot-à-mot.
Et puis, vint un jour où, croix sur les épaules et mort dans l'âme, on lui a offert son premier, seul et dernier cadeau; une Sainte Bible aussi précieuse qu'ordinaire, remplie de ces textes sacrés gravés au fer rouge sur sa peau et dans ses veines.
Mais à s'approprier les textes sacrés, on a tendance à s'approprier les pouvoirs de Dieu. Maudits hérétiques, satanées sorcières, innocentes raclures, malheureux malchanceux... À défaut d'avoir fait preuve de vertu et pureté, tous ont péri par le feu, les larmes et le carnage.
Ce jour-là se trouvait être un dimanche. Seul, debout au centre des décombres de ce qui autrefois, accueillait les fidèles par centaines, il serrait son ouvrage contre sa poitrine -là où il y aurait du avoir un cœur. Les larmes coulaient le long de ses joues, mais il souriait à en avoir mal à la mâchoire. Ce fut un jour sanglant, mais ô combien béni.

On l'a pris pour un fou, mais il était un serviteur dévoué corps et âme. Il été passionné et obsédé, il aimait comme jamais un chien n'a aimé son maître. Son regard attriste quiconque le croise -ce sont des yeux innocents aux intentions on-ne-peut plus pures qui arrachent d'amers gloussements et des douloureux soupirs. À ces yeux-là, il n'y a jamais eu de travail trop sale, du moment qu'il est effectué au nom de Dieu et au nom du salut.
C'est un carnassier à qui rage blanchit les dents. Si le paradis illumine sa peau, l'enfer brûle au fond de ses yeux.

Le jour où la pauvre âme découvrira quelle imposture l'a guidé sur les Saints chemins ternis par tout le sang qu'il a versé, lorsqu'il se tiendra finalement face à la réflexion de sa propre vie -une vie gâchée car dévouée à une "noble cause", il se rendra compte de son ultime et singulière erreur;
Il se croyait providence, il était damnation.

Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.
Te decet hymnus Deus, in Sion, et tibi reddetur votum in Jerusalem.
Exaudi orationem meam;
Ad te omnis caro veniet.
Requiem æternam dona eis, Domine, et lux perpetua luceat eis.

"27 Septembre 1689 - Une nouvelle terre, de nouveaux horizons. Un monde entier à découvrir; un monde dont Dieu seul décidera le sort. Qu'ils apportent le déluge ou la miséricorde, Dieu me transmettra ses ordres, et j'en suis certain, j'accomplirai ce qui n'a encore jamais été fait avant moi. Je serai le pionner d'une nouvelle ère; le messie d'une nation ultime et pure. Quelque chose de frais souffle au creux de mon cou. Serait-ce le souffle de ma mère ? Non, c'est celui du vent. Tant mieux -ainsi soit-il: j'ai le vent en poupe et déjà, je vois devant moi un paysage dont j'avais perdu l'habitude. Après toutes ces interminables semaines passées à naviguer, je vois enfin apparaître non pas de hautes vagues mais une large terre. Je le sais, je le sens -tout n'est que commencement.„

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis.

Pratique t-il les arts occultes ? : Si oui, décrire le type de sorcellerie utilisé ainsi que ses dons prédominants. - Son don est celui de Dieu -à l'image de son créateur, il s'est approprié le droit de vie et de mort sur toute créature parcourant la terre et les mers. Courageux car idéalisé, déterminé car convaincu, il s'aventure jusqu'aux plus sombres mythes et légendes afin de les souiller par la fatalité d'une lumière divine. Un homme tel que lui a passé le point de non-retour depuis bien longtemps; Il n'y a plus de frontière entre le bien et mal. Le noir et le blanc coagulent dans sons sang autant que dans son âme. Chaque jour, les démons s'emparent un petit peu plus de lui, lui dévorent le cœur, lui ravagent la peau, et font briller l'éclat des ténèbres dans ses pupilles.
Satanisme, sorcellerie, messes noires et sortilèges -tous ces sacrilèges ne sont qu'un moyen. La religion, elle, en est la raison.

Quel est son avis sur la tribu indienne: A-t-il déjà été en contact avec les indiens ? Aimerait-il en rencontrer ? - Voilà un de ses buts premiers, et une cause qui, envers et contre tout, lui tient à cœur. Qui dit terres nouvelles dit indigènes. Qui dit indigènes, dit âmes perdues à remettre sur le droit chemin -celui de la rédemption. Cela se fait depuis maintenant des centaines d'années, et il doit en être ainsi. S'il cherche jour et nuit un moyen de parvenir jusqu'à eux, de gagner un tant soit peu de leur confiance, c'est pour pouvoir leur montrer le pouvoir absolu de la religion de Jésus Christ et de sa sainte mère Marie. Il ne les a jamais vus, et pourtant, il est convaincu de tout connaître de la nature enfouie de ces sauvages. En chaque créature immorale se cache une lueur d'espoir qui n'attend qu'à être éveillée. Et lui, Salvador Sinclair, se destine à être cette main tendue qui les mènera, eux aussi, vers le salut divin.

Se sent-il concerné par la guerre entre les français et les anglais ? Serait-il apte à aller combattre s'il le faut ? Que pense t-il de cette guerre ? - Toute guerre n'est, encore une fois, qu'un ridicule et tragique prétexte. C'est avec un sourire pathétique qu'il contemple le déchirement déchaîné entre ces deux nations et qu'il prend note des incessantes batailles faisant d'innombrables victimes. Peu importe que l'un des peuples impliqués soit celui qui l'a élevé depuis son arrivée en Angleterre. Peu importe également le fait que le nom que l'on lui a donné alors que sa propre mère n'a pas voulu le faire soit un nom mêlant les cultures et les origines de ces deux-mêmes pays. Dans l'Au-delà, nous sommes tous les mêmes, que nous soyons bourgeois ou moins-que-rien. Ce qui compte, c'est de propager et porter en soi la seule chose qui soit réellement essentielle -la volonté de Dieu.
S'il était amené à aller combattre dans ce jeu sans queue ni tête, il en fera quelque chose de personnel -il en fera sa propre croisade, une occasion de plus et pas des moindres pour éliminer toute vermine osant s'opposer à sa noble et désastreuse cause.

Fait-il partie d'une lignée de sorciers ou d'un coven ? À ses yeux et à ceux de beaucoup d'autres, il ne fait partie d'aucune lignée, quelle qu'elle soit. S'il n'a pas eu la chance de porter un nom à la naissance, il va de soi qu'il ne peut, en aucun cas, porter fièrement le titre d'une quelconque dynastie. Aux yeux de tous, il est tout simplement oublié. Un enfant isolé ayant reçu le nom de son tuteur, dans un élan de sympathie, et faisant partie d'un groupe quasi-sectaire.
Seulement, loin, très loin dans ses gênes, se cache une certaine pépite. Une trace aussi blasphématoire que fascinante -un sang de sorciers lointains et profanés.



Pseudo: Apellez-moi Ellina !
Âge: 16 ans.
Comment as-tu connu Witchcraft ? : PRD.
Désires-tu être parrainé ? : Ma foi, pourquoi pas ?
Un petit mot à dire ? : Le forum est magnifique, et hâte de faire partie des vôtres. **