De chair et de cendres
Le soleil n'est pas encore là mais ce n'est qu'une question de temps avant que ses rayons ne percent le ciel noircit et offre un semblant d'apaisement. Vous voilà donc au cœur d'une clairière, en tête Isaac et Chenoa sur une monture accompagné d'un cadavre harnaché, à l'arrière Samuel Drake et son comparse insensible, le redouté Alphaeus Vail. Les lieux sont sinistres, recouverts d'une brume épaisse qui vous empêche de voir où vous mettez les pieds, vous pourriez vous embourber que vous ne verriez que trop tard dans quoi vous êtes tombé. Le bastion n'est pas si loin, juste assez près pour vous réfugier si les choses tournent mal, juste assez loin pour empêcher la bête d'avoir la tentation de se faire un festin sanglant. Vous êtes là, vous tendez l'oreille. Vous ignorez quand et comment la créature vous trouveras, ou même s'il elle tentera de le faire car vous n'avez aucune certitude que ses paroles douteuses puissent être vraies.
Alors même que vous contemplez la nuit qui taquine vos pires angoisses, vous réalisez que pas un bruit ne vient briser le silence pesant de la sinistre carrière. Rien, pas même le souffle du vent. Pourtant juste là, à quelques mètres à peine, dans les ombres quelque chose vous observent. Ce sont finalement ses cornes qui vous alertent de sa présence jusqu'à ce que la chose s'extirpe de sa cachette, son corps tout entier se tend. C'est plus humain qu'animal et pourtant, rien dans cette chose n'encourage une quelconque forme d'empathie à son égard. Car si la créature est d'aspects humanoïdes, elle dépasse de loin la taille d'un être humain bien charpenté, sa forme étirée et malingre fait froid dans le dos alors que sa peau tous ses yeux et même ses cornes ne sont que le reflet d'une infinie noirceur. Elle vous fixe, vous glace jusqu'à l'âme avant que son corps ne se cambre vers l'avant, ses mains griffues se posent dans la neige et que sa gueule s'entrouvre, dévoilant une rangée de crocs aussi impressionnants qu'effrayants.
« Mon.. enfant... »
Réclame la bête d'une voix gutturale. Elle patiente, tapie dans les ombres près de vous. Vous avez le choix à présent, prendre la créature de front, attaquer dans l'immédiat ou bien entamer une semblant de pourparler avec cette chose qui n'a plus vraiment rien d'humain. Vous avez toujours le choix de lui livrer Chenoa, mais vous ignorez toujours ce qu'il adviendra de l'Indienne ou même de vos vies une fois que la bête aura eu son dû.